Charte

PREAMBULE : LE MOUVEMENT

 

La république et la démocratie sont en danger. Notre profond engagement pour sauver la république et la démocratie au bénéfice de la paix dans notre pays nous conduit à transcender nos clivages régionaux, ethno-linguistiques, socio-professionnels, religieux et générationnels autour d’un grand Mouvement. Notre ambition est de créer à l’intention des camerounaises et camerounais, une nouvelle force politique.

 

L’évolution de la participation à la vie politique des populations entre le début des années quatre vingt dix à nos jours, loin de traduire une érosion de citoyenneté, exprime le rejet d’une certaine politique et appelle à faire la politique autrement. Notre soif de justice sociale, notre volonté de voir le Cameroun rayonner entre les nations en nous éloignant de toutes formes de marchandages, nous conduisent vers le service patriotique.

 

L’intégration nationale et son corollaire la naissance d’une nation camerounaise nous imposent une démarche consensuelle. Nous devons écouter, convaincre et agir pour rompre radicalement avec les pratiques politiques désuètes et déplacer les lignes de démarcation pour un consensus national d’unité, de liberté et de modernité. Nous croyons que le peuple camerounais est dans sa grande diversité consensuelle. C’est d’une réelle fusion avec le peuple que ce consensus jaillira dans la sphère politique.

 

Notre engagement politique repose sur les principes fondateurs de la charte des Réformateurs. Etre réformateur c’est vouer une adhésion sans failles à ces principes.

Etre réformateur c’est faire la promesse d’une action sans relâche pour que ces principes s’incarnent dans la société camerounaise.

Le Mouvement Réformateur réunit toutes les camerounaises et tous les camerounais épris de paix, de justice et de joie dans une dynamique fondatrice d’une nouvelle société.

Le Mouvement Réformateur s’engage par la créativité, l’innovation, la prise en compte sans cesse de l’intérêt général, l’optimisation et la flexibilité dans la gestion des ressources et par la force de l’adhésion populaire à construire un Cameroun uni, libre et moderne.

 

 

  1. Redéfinir l’unité nationale

 

Cinq décennies après l’accession de notre pays à l’indépendance, les politiques continuent de regarder les camerounais sous le prisme colonial. Les divisions créées par les colons pour asseoir leur domination et qui ont conduit à des drames humanitaires dans bien des cas sont  maintenues, nourries et exacerbées. Sous l’influence des politiques égoïstes et micro-identitaires, la population camerounaise dans une forme d’union précaire laisse transparaître des lignes de fracture. Le Mouvement Réformateur rejette cette unité artificielle incapable de résister à la moindre épreuve  et propose l’Unité à la fois fruit d’un consensus républicain et de la justice sociale.

Les Réformateurs s’engagent à créer les conditions d’un véritable dialogue républicain entre les politiques pour un accord sur la forme et le fonctionnement des institutions républicaines.

Les Réformateurs s’engagent à œuvrer pour que l’action politique vise en priorité le bien être individuel de chaque camerounais sur l’ensemble du territoire national.

 

 

  1. Redimensionner le bilinguisme

 

Le bilinguisme c’est l’héritage de notre double colonisation britannique et française. Il est facile d’imaginer qu’en l’absence  de notre double mise sous mandat et sous tutelle par la suite, il n’y aurait pas de camerounais francophone d’un côté et de camerounais anglophone de l’autre. Il est aussi évident que des familles aux frontières des provinces du Nord-ouest et l’Ouest d’une part et du Sud-ouest et le Littoral d’autre part ont été séparées par une ligne de démarcation d’abord coloniale puis linguistique. Le Mouvement Réformateur refuse de s’enfermer dans ce schéma colonial et propose la transmutation du bilinguisme régional en un bilinguisme national véritable outil du rayonnement du Cameroun sur le plan international.

Les Réformateurs s’engagent à faire du bilinguisme un élément essentiel et inéluctable de la citoyenneté camerounaise.

 

 

  1. Recréer la citoyenneté

 

L’action politique aujourd’hui a une forte dimension tribale et régionaliste. Le facteur ethno-tribal détermine la représentation politique et conditionne l’accession aux fonctions politiques. L’idéologie réformatrice par l’éducation et la formation, par le développement des capacités individuelles veut libérer les hommes et les femmes de la micro-citoyenneté. Une citoyenneté qui s’interroge, une citoyenneté libre, une citoyenneté engagé, une citoyenneté responsable c’est autant d’aspects de la nouvelle citoyenneté du Mouvement Réformateur.

Les Réformateurs s’engagent à œuvrer pour le développement du sens de l’esprit critique des citoyens garant des choix judicieux pour l’avenir de la Nation.

Les Réformateurs s’engagent à faire des citoyens camerounais des hommes et des femmes libres et responsables de leur destin commun.

Les Réformateurs s’engagent à faire de la participation politique un élément fondamental de la citoyenneté nationale.

 

  1. Restaurer les valeurs

 

La société camerounaise contemporaine est traversée par une profonde crise des valeurs. L’irresponsabilité des politiques  prend corps et fait des émules dans l’ensemble de la communauté. La corruption, la tricherie, la gabegie, l’injustice, l’absence de l’intérêt général dans la conduite des affaires de la république produisent des contre-valeurs au plus profond de la société. Le tribalisme, la facilité, l’individualisme, la justice populaire, le repli sur soi, l’anti-patriotisme, la cupidité gangrènent la société camerounaise. Conscient qu’il s’agit là d’un chemin sans issue pour la construction nationale, l’idéologie Réformatrice projette une société qui répond  à la fois aux aspirations fondamentales de la personne humaine et aux besoins de la communauté nationale dans son ensemble.

Les Réformateurs s’engagent à édifier une société sur un socle commun des valeurs.

Les Réformateurs s’engagent à faire du service civique l’élément essentiel dans la diffusion des valeurs républicaines.

 

 

  1. Rétablir la solidarité nationale

 

La paupérisation de la société camerounaise est sans conteste sa caractéristique la plus marquante. Le désespoir des hommes et des femmes est d’autant plus profond que les gouvernements successifs depuis plusieurs décennies ont déserté les chantiers sociaux. Les crises : sanitaire, alimentaire, de l’enseignement, de l’emploi, du logement et de l’urbanisation ne sont pas seulement des marques d’un déficit de solidarité nationale mais hypothèquent gravement la construction nationale. Face aux aléas de la vie, le Mouvement Réformateur vise la transformation sociale par la réduction des inégalités et l’atténuation des déséquilibres sociaux. La solidarité nationale au sens de l’idéologie réformatrice vise l’établissement d’une société qui proclame la primauté de la personne humaine et sa dignité.

Les Réformateurs s’engagent à faire du fonctionnement normal de la famille l’élément  central de la solidarité nationale.

Les Réformateurs s’engagent à garantir aux citoyens camerounais la protection sociale à laquelle ils ont droit.

Les Réformateurs s’engagent à garantir aux citoyens camerounais et en particulier aux jeunes, le libre accès à l’enseignement et à l’acquisition des connaissances comme élément incontournable du progrès social.

 

 

  1. Gouverner autrement

 

Des gouvernements pléthoriques formés sur la base d’une représentation tribale ou régionale, une action gouvernementale manquant de lisibilité et pour l’essentiel inefficace, des membres de gouvernement corrompus et éloignés des préoccupations des populations. La gouvernance actuelle inapte à sortir les camerounais de la misère, les entraîne au repli sur soi et compromet l’avenir de la Nation. Le Mouvement Réformateur propose de rompre avec cette gouvernance d’une autre époque en modernisant l’action gouvernementale. La clarté, l’efficacité, l’autorité, l’action, l’anticipation et l’évaluation sont les traits forts de l’action gouvernementale réformatrice.

Les Réformateurs s’engagent à lever toutes les conditionnalités tribales et régionalistes à l’accès aux postes ministériels.

Les réformateurs s’engagent à orienter exclusivement l’action gouvernementale dans le sens de l’intérêt général de la nation et du rayonnement du Cameroun sur la scène internationale.

Les Réformateurs s’engagent pour une gouvernance à l’écoute des camerounais et qui encourage la participation citoyenne par le dialogue social.

 

 

  1. Sauver la Démocratie

 

Les camerounaises et camerounais se désolent à juste titre des résultats et de l’état de la démocratie dans notre pays. De l’assassinat des martyrs hier aux manœuvres de destruction des partis politiques aujourd’hui en passant par l’établissement du parti unique et les marches contre le multipartisme, le régime autocratique à la solde de l’étranger a toujours entravé les libertés et l’expression démocratique des camerounais. Une représentation parlementaire truffée de bandits à col blanc et irresponsable, une justice au pas du clan présidentiel, des citoyens privés d’expression, des élections truquées et des hommes politiques inconséquents. L’anti-démocratie camerounais amenuise la participation  des citoyens au processus démocratie. Le Mouvement Réformateur, parti progressiste et démocratique combat pour les libertés et l’égalité, conditions essentielles à l’émergence d’une société démocratique. Il projette de construire la Nation camerounaise dans le cadre d’un état de droit adoptant le suffrage universel et le pluralisme.

Les Réformateurs s’engagent à moderniser et à renforcer l’indépendance du parlement et de la justice.

Les Réformateurs s’engagent à la consultation populaire sur les choix d’avenir importants et à l’instauration d’un référendum d’initiative populaire comme éléments essentiels de la participation citoyenne.

 

 

  1. Aller à la conquête de la modernité

 

Malgré les grandes potentialités du Cameroun et les lourds sacrifices jusque là consentis par le peuple, tous les pans du pays restent plongés dans l’archaïsme. Une agriculture d’un autre age, une économie informelle, une industrialisation en panne, des infrastructures sociales inexistantes, un monde rural à l’abandon, une urbanisation anarchique. Il faut absolument se mettre au travail avec ambition et audace. Réformer pour moderniser tous les secteurs de notre société. C’est le principe fondamental de l’engagement Réformateur. Le Mouvement Réformateur ouvert aux attentes, aux aspirations et aux espoirs des populations camerounaises, lance un appel à l’union de tous les réformateurs pour inventer des nouvelles stratégies et bâtir une société nouvelle, pour que demain soit moderne.